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Nous avons déjà parlé du personnage singulier que Gauvain rencontre à l’entrée du château de la merveille : cet unijambiste à la prothèse cerclée d’or et de gemmes. [1] Manifestement, il s’agit là d’une épreuve, car le nautonier qui accompagne Gauvain précise qu’il ne serait pas passé si facilement tout seul.
 

Wolfram von Eschenbach fait de ce gardien unijambiste un terrible marchand aux richesses incommensurables qui promet sa fortune à Gauvain au cas ou ce dernier triomphe des épreuves du château.
Wolfram nous place donc devant la figure de l’être aural, qui, s’il est souvent dépeint dans la tradition gnostique comme Satan [2] contient également le formidable trésor qui permet au candidat de parcourir le chemin jusqu’à la bonne fin [3].
 
Cette difformité nous renvoie également à une figure bien connue des alchimistes : celle de saturne. Nous avons déjà eu l’occasion de parler de saturne [4], qui apparaît comme la mort qui mène à la vie, aspect mystérieux du processus alchimique qui n’est pas sans rappeler l’Endura des Cathares (qui justement sont contemporains du conte du Graal) [5]. Voici une illustration de l’alchimie du XVIIème siècle qui éclaire cette transformation de(et par) Saturne. Si vous avez approfondi les quelques notions sur l’énergétique du processus gnostique ( voir les articles sur le soleil et la lune et tous ceux qui tournent autour de la symbolique de l’arbre) vous déchiffrerez certainement cette gravure. Elle s’intitule : "Saturne arrose les fleurs du soleil et de la lune dans les jardins de l’amour".

Notes :

[1] Voir "le nautonier et la coure du roi"

[2] Paule Le Rider dans "le chevalier dans le conte du Graal" SEDES 1978 remarque justement que cette figure rappelle pour l’imagerie médiévale celle du diable

[3] Voir "la ville aux 16 portes"

[4] "le joug de Saturne"
http://graal-initiation.blogspot.com/2007/03/saturne-linitiateur.html

[5] Petite note en passant, considérer l’endura comme un suicide effectif est complètement has been (cf. les études contemporaines sérieuses sur le catharisme. "Archipels Cathares" d’Anne Brenon est un bon point de départ) et rabaisser l’endura à une période de jeûne de 40 jours lui retire toute signification. A. Gadal est à mon sens celui qui donne la vision la plus intéressante du catharisme car en en faisant un mouvement initiatique gnostique et non plus un proto-protestantisme, il répond à de nombreuses énigmes que posent les maigres données historiques dont nous disposons et il a redonné à ce mouvement la profondeur et la hauteur que l’on pressent intuitivement (et qu’ont pressenti les Nelli, Rahn, Magre etc...)


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