Le Mystère du Sang (I)

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Jusqu’à présent, nous avons complètement ignoré dans nos articles les aspects du Graal lié au sang et à ce que l’on qualifie de mystère du sang.
En effet, dans le texte de Chrétien de Troyes, cet aspect n’est pas directement abordé, même si on y trouve le point de départ de toute l’agitation actuelle autour du Graal et du sang : l’image de la lance qui saigne.
 

S’il faudra attendre la christianisation du mythe pour que ce sang devienne celui du Christ et que le Graal contienne lui aussi ce sang ; et s’il faudra attendre encore beaucoup plus longtemps pour que le mythe du Graal devienne l’histoire secrète de la lignée royale des descendants de Jésus [1], un élément est posé : tout repose sur le sang [2].
 
Tout le monde connaît l’importance du sang en ce qui concerne les divers processus vitaux. Il n’y a pas deux hommes identiques, et toutes les différences s’expliquent par l’état du sang. Dans cette diversité infinie, on peut différencier l’état sanguin : entre peuples, entre races, entre classes sociales, entre familles humaines et entre chacun des membres d’une famille. De même que la science distingue des groupes sanguins, la science transfiguristique tient compte de cinq groupes humains fondamentaux.
 
Cette importance du sang est non seulement reconnue, mais aussi placée à la base des efforts tant de la science, de la religion, que de la vie sociale. Sur le terrain métaphysique, l’importance du sang versé est universellement reconnue : sang sacrificiel, sang du Christ, sang des envoyés de la fraternité universelle...
Force est de constater que l’humanité entière éprouve l’aspiration primitive pour une amélioration, une transformation du sang. Il n’y a pas de différence fondamentale entre celui qui purifie son sang dans un hôpital et celui qui s’en remet à une Ecole spirituelle : que le développement suivi soit culturel, métaphysique, occulte ou transfiguristique, il s’agit toujours d’une transfusion sanguine en réponse à ce penchant primitif.
Cette aspiration est renforcée par l’activité atmosphérique de la force de radiation gnostique, à laquelle chacun répond en fonction de son état sanguin.
 
Chaque groupe suit la voie de son sang, persuadé que sa réaction est la seule juste. Et dans un groupe qui vous est apparenté par le sang, vous éprouvez la joie d’être entourés d’âmes apparentées.
Ainsi, le premier combat de Perceval est celui contre le chevalier Vermeil. A l’aide de sa volonté (le javelot), il force l’état de son sang. Il abat le chevalier vermeil et endosse son armure pour devenir chevalier de la table ronde, rejoignant ainsi sa nouvelle famille sanguine : la communauté initiatique. Cependant, il ne peut dépasser ainsi un certain niveau. Il se révèle indigne du Graal et une nouvelle révolution devra s’opérer dans son sang sous l’impulsion de la force révélatrice du Graal (la sorcière)
 
Nous aussi, en tant que candidats à l’initiation, nous devons réfléchir à ce mystère du sang. Nous devons rechercher parmi toutes ces réactions du sang la Vérité dans son essence. Il n’y a que deux possibilités : soit nous réussissons à trouver l’unique vérité, soit nous échouons.
En réagissant à la force atmosphérique gnostique, nous nous rendrons compte par l’expérience si notre sang correspond à la vérité ou s’il est refusé. Si nous ne sommes pas justifiés par le sang, la Porte de la libération restera fermée.
 

Notes :

[1] Je ne peux pas m’empêcher de m’interroger sur l’engouement provoqué par cette théorie. La divinité serait-elle sexuellement transmissible ? Et quand bien même, que m’importe à moi qu’un tel soit arrière petit fils de Dieu ? M’en donnerait-il des miettes ? Tout cela pose de sérieuses questions quand à l’autonomie de la conscience de chacun

[2] on retrouvera cet aspect de la lance et du sang dans le processus décrit par Meyrink


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