Le rapport à la communauté initiatique

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A la lecture du conte du Graal ou du Parzival, on se rend compte que le rapport que le héros entretient avec la fraternité initiatique, la cour du roi Arthur, change. A chaque étape, la cour du Roi apparaît sous un nouvel aspect, de nouvelles possibilités apparaissent pour le candidat.

- Lors de la première visite de Perceval à la cour du Roi, cette rencontre lui donne de l’allant. Il reçoit la force qui le lance dans les aventures jusqu’à la libération de blanchefleur et la vision du Graal.

- La deuxième visite, à la suite d’une série de vision intérieures et de confrontations avec les autres chevaliers, est placée sous le signe du démasquage et du jugement : la demoiselle hideuse - kundrie chez Wolfram - révèle l’échec de Perceval devant toute l’assemblée des preux. Il est intéressant de noter que pour de nombreux spécialistes [1] la demoiselle hideuse et la porteuse du Graal ne font qu’un, ce sont les deux aspects d’une même force. Ce fait est entériné par Wolfram qui précise que Kundrie est une familière du château de Montsalvage, envoyée du royaume d’orient par la reine Secondille.
Ainsi, la force du Graal est double : c’est la force qui nourrit et régénère, mais aussi la force qui purifie et démasque.
 

- Selon le troisième aspect la cour du Roi est le nautonier, le maître passeur comme l’appelle Wolfram, qui permet au candidat de pénétrer dans le château de la merveille (voir à ce sujet l’article sur l’association cour du Roi - nautonier). Le processus est devenu très intérieur et cette partie des aventures est conduite par Gauvain.

- le quatrième aspect, décrit par Wolfram uniquement, est celui du grand repas de la table ronde : les mariages et surtout la rencontre avec le jumeau venu de l’orient. Cette image de la rencontre avec le jumeau divin est présente dans toute la tradition initiatique, notamment dans la tradition chrétienne avec Thomas didyme, le jumeau de Jésus et dans le manichéisme [2]. Cette rencontre avec le jumeau va de pair avec la restitution du vêtement de lumière ( évangile de la pistis sophia, chant de la perle ...). On retrouve ces deux aspects avec Feirefis, le frère venu d’orient à la gloire incomparable (Wolfram n’en finit plus de nous énumérer ses richesses et ses conquêtes) qui est justement revêtu d’un habit de lumière :
"C’était, sans mentir, un précieux vêtement. Rubis et calcédoines étaient sans valeur au prix de ces pierreries. La cotte d’armes n’était qu’éclat et lumière. C’étaient des salamandres qui, au fond du mont Agrémontin, en avaient assemblé toutes les parties au milieu d’un feu ardent. Des pierreries de matière pure et de haut prix, tantôt sombres, tantôt claires la recouvraient toute ; elles avaient des vertus que je ne saurais vous énumérer." (PARZIVAL livre XV)
 
Fait important : suite à cette rencontre de Perceval - le candidat - avec son double divin, toute la communauté reçoit des trésors ( dans le texte, Feirefis comble de cadeaux inestimables tous les membres de la cour d’Arthur). Ainsi, la réussite d’un seul bénéficie à tout le groupe.

Notes :

[1] Jean Frappier dans "Chrétien de Troyes et le Mythe du Graal" en cite un certain nombre

[2] voir la série de textes réunis par F. FAVRE :
corpus hermeticum
hermes
jesus et judas
Jésus et Thomas
mani
ibn arabi
le chant de la perle
sohravardi
Rose-Croix classique
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