La lance qui saigne

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Dans la vison du cortège du Graal, la précieuse coupe est précédée par un page portant un lance de la pointe de laquelle perle continuellement du sang, qui coule le long de la hampe jusqu’à la main du valet.
 

"Tandis qu’ils causent à loisir, paraît un valet qui sort d’une chambre voisine, tenant par le milieu de la hampe une lance éclatante de blancheur. Entre le feu et le lit où siègent les causeurs il passe, et tous voient la lance et le fer dans leur blancheur. Une goutte de sang perlait à la pointe du fer de la lance et coulait jusqu’à la main du valet qui la portait."
 
Si la forme du Graal varie d’une continuation à l’autre (simple plat pour Chrétien de Troyes, coupe dans les continuations cisterciennes, pierre chez Wolfram, tête tranchée baignant dans son sang dans la continuation galloise...) la présence de la lance qui saigne reste une constante. Cet objet revêt une importance toute particulière car il fait l’objet d’une quête à part entière. En effet, aussi bien chez Chrétien que chez Wolfram, la partie du Roman relatant une quête aventureuse est la partie Gauvain qui relate la quête de la Lance. En effet, les aventures de Perceval sont une succession de rencontres, mais le héros n’a pas de quête à proprement parler [1].
 
Cette quête de la lance par Gauvain illustre à mon sens le travail de l’âme nouvelle dans le candidat et notamment la libération des forces du passé : Gauvain subit toute une série d’humiliations à cause de fautes passées qui le conduisent jusqu’à la prison. Pour éviter cette prison, il faut qu’il entreprenne la quête de la lance : la quête de la nouvelle conscience.
Il est dit que cette lance doit détruire le royaume de Logres. On pourrait assimiler cette Lance à une descente de forces : lorsque la force de l’Esprit-Saint descend, tout l’ancien microcosme est détruit et un nouveau ciel et une nouvelle terre apparaissent.
Mais cette image ne correspond pas tout à fait à la "Lance qui saigne"
 
(Je passe sous silence l’association de la lance qui saigne à la lance de Longin qui perça le flanc du Christ car cela relève du catholicisme tardif et un objet lance n’a pas beaucoup plus d’interrêt qu’un objet coupe).

Notes :

[1] Voir à ce sujet l’article sur le graal et l’alchimie et notamment l’association de Perceval avec le mercure alchimique. L’absence de fil directeur, cette succession de rencontres sans but ni compréhension véritable est justement l’apanage de l’ancien mercure


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