Wolfram von Eschenbach

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Wolfram était-il un initié ou un simple continuateur de Chrétien de Troyes ? A-t’il découvert le texte fondateur du mythe du graal dont il s’est servi pour corriger Chrétien ?

Les travaux d’analyse critique de J. FOURQUET (Wolfram d’Eschenbach et le conte del graal) mettent un terme à toute hypothèse d’un texte original, iranien, manichéen ou quel qu’il soit, qui aurait servi de source à Wolfram.
 
D’après l’étude de FOURQUET, Wolfram aurait écrit son roman en 2 fois, sur la base de 2 copies différentes du conte de Graal de Chrétien de Troyes.
Le premier manuscrit (W1), très proche de la version originale est identifié très clairement comme faisant partie de la catégorie des manuscrits A, L, R et très proche du R. Il ne contenait ni la dédicace (seul moyen d’identifier Chrétien comme l’auteur), ni aucun prologue (type Bliocadran).
Le deuxième manuscrit (W2) est beaucoup moins bien situé mais assez proche du manuscrit T. Il contenait la dédicace identifiant Chrétien et le Bliocadran ainsi qu’une continuation de type continuation Gauvain( T compte près de 50 000 vers d’addition dont la continuation Gauvain).
On constate en outre que les ajouts de Wolfram s’inscrivent dans le plus pur style de la continuation courtoise.
FOURQUET en déduit une explication très logique du rejet de Chrétien par Wolrfam :
« Le poète allemand a dû être assez déçu, lorsqu’il a eu entre les mains avec W2 (le deuxième manuscrit) "le poème du grand maître courtois" : la première partie n’était que la reproduction de son "estoire", et la seconde ne pouvait guère le satisfaire (...) Ainsi, Wolfram aurait pris cette décision grave d’abandonner le récit de W2 sans aller plus loin que W1 (le combat contre guiromelant), puis d’amener cette "fin des fins", endes zil, qu’il ne trouvait pas chez "chrétien" »
 
Exit le graal iranien, source secrète de wolfram (si quelqu’un possède l’article de schustek sur le parzifalnama, je suis preneur).
Exit le récit véritable de Kyot le provençal. (je suis aussi preneur de toute détraction sérieuse de FOURQUET, sources à l’appui)
 
Cependant, loin de faire perdre son mérite à Wolfram, l’étude de FOURQUET est tout à son crédit. En effet, si la première partie du Parzival suit très précisément le conte du graal, les ajouts faits dans la partie GAUVAIN sont très particuliers. Voici quelques uns de ces points, qui révèlent une connaissance de première main de l’initation gnostique :
- Dans l’épisode de la monture, Wolfram précise que le cheval de Gauvain est marqué au fer d’une colombe, car c’est un destrier qui vient du château du Graal. Traduction : la personnalité est marquée (Jan van Rijckenborg dit "marquée dans son sang") par la gnose, une transformation physique a déjà eu lieu à ce stade de l’initiation.
- Dans l’épisode du lit de la merveille, qui correspond pour nous à la triple épreuve à l’entrée dans le champs de la tête d’or, Wolfram décrit bien trois épreuves alors que dans Chrétien, la première épreuve est quasiment inexistante.
- Une fois l’épreuve passée, Gauvain monte dans la chambre haute ( comme dans Chrétien ) et découvre une colonne magique dans laquelle se reflète (de manière assez peu compréhensible d’ailleurs) le royaume entier. Allusion à un fait très précis concernant l’éveil d’un nouveau sensorium en liaison avec la pinéale.
- Et bien sûr la description du cortège du Graal proprement dit. ( Voir à ce sujet l’article "le cortège du Graal de Wolfram" ).
 
FOURQUET nous dit que Wolfram a connu un changement majeur dans sa vie entre la rédaction des deux moitiés du Parzival. Effectivement, nous le constatons aussi, mais il ne s’agit pas seulement d’un simple passage d’une cour royale à l’autre. Wolfram a suivi le manuel d’initiation qu’il avait découvert (le roman de chrétien version R) avec un succès tel qu’il lui a permis de compléter son roman avec une compréhension toute nouvelle du processus décrit.
 
Nous avons vu d’ailleurs que le fait de rejetter son "maître" (c.f. l’article sur Chrétien de Troyes) s’inscrivait vraissemblablement dans une tradition propres aux manuels d’initiation.
Wolfram marque par ailleurs de façon voilée son respect pour ce maître ( "de troyes maître chrétien" vraissemblablement) en remplaçant dans la partie Gauvain les chênes par des tilleuls (ovide place le tilleul à côté du chène dans le temple de zeus, signe d’une tendre fidélité).
 
Un mot sur Kyot le provençal pour finir :
 
De nombreuses études ont montré que Kyot n’était pas Guyot de provins. D’après FOURQUET, il s’agit d’une pure invention de Wolfram.
H.M. GALLOT note que
« KYOT peut se lire comme composé par le deux lettres grecques X : Khi et I : iota, initiales de xristos iesous, christ jésus. Quand Wolfram von eschenbach parle de KYOT le maître de TOLEDE, il faut situer tolède au Xème et XIème siècle comme le lieu où s’effectua un rapprochement des trois religions du livre. »
Certains vons même jusqu’à transcrire TOLEDE en hébreux : TLD qui à l’envers donne DLT, Daleth : la porte, mais ça commence à être un peu "tiré par les cheveux."


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