Le chêne

Dans la même section


L’homme à la jambe

Un roman de l’échec ?

La lance qui saigne

Le heaume de diamant de Gamuret

Hypothèses

L’oie et le faucon

La dame au miroir

La force à la base de l’arbre

Le chêne est, dans de nombreuses traditions, l’arbre sacré par excellence. Symbole de la force et de la sagesse, il est investi des privilèges de la divinité et est souvent associé à une communication entre le ciel et la terre [1].
 

Dans la Bible, les vrais enfants de Dieu sont littéralement appelés les chênes du Seigneur, à cause de la force extraordinaire, de la puissance et de la longévité de cet arbre. Mais nous possédons tous l’arbre qui doit croître jusqu’à devenir un « chêne du Seigneur » : Le système cérébro-spinal, le feu du serpent des ésotéristes est appelé "l’arbre de vie". Ainsi, l’homme est l’arbre de vie avec ses trois canaux, le septuple système des chakras qui s’y rapporte si étroitement et représente les fruits de l’arbre, le vaste système nerveux dodécuple, qui sont les branches et les feuilles, et l’éther nerveux, ou archeüs, qui est la sève vitale de cet arbre sacré : On ne peut trouver analogie plus claire.
 
Nous comprenons donc ce que représentent ces rencontres au pied du chêne dans les aventures de Gauvain : La rencontre avec les "chênes du Seigneur", les initiés de la Chaîne universelle [2]. Le commerce avec les initiés de la Fraternité universelle, le commerce donc avec les « chênes du Seigneur », n’a pas lieu, par exemple, sous forme de rencontres avec d’honorables messieurs ou dames. Non, le contact vivant consiste en une vie intérieure, une rencontre intérieure grâce aux deux pouvoirs d’immortalité développés par le candidat et symbolisés par les objets suspendus à l’arbre [3]. Chacun de ces arrêts au pied du chêne marque une nouvelle étape dans la reconstruction intérieure entreprise par le candidat.
 
Au pied de la tour, il pénètre dans un pré entouré d’une palissade.
Il est descendu de cheval sous un chêne auquel il accroche ses deux écus
de telle façon que les gens du château puissent les voir
 [4]
 
Le premier chêne, dans un pré clos, marque le début des premières aventures : Le contact avec les 3 premiers rayons de l’Esprit et la purification des influences karmiques.
 
Comme il se dirigeait rapidement vers une hauteur,
il arriva à un chêne majestueux
dont le feuillage abondant offrait son ombrage.
Il vit un écu accroché au chêne
et à côté une lance toute droite
 [5]
 
Le deuxième chêne, avec à son pied un chevalier mort reposant sur les genoux de sa dame [6] marque l’entrée de Gauvain dans le pays de Galvoie : le processus de reconstruction alchimique devient alors très dynamique et aboutit à la conquête du château de la merveille.
 

Notes :

[1] Ulysse viendra consulter par deux fois le feuillage divin du grand chêne de Zeus et, dans l’ancien testament, Abraham reçoit ses révélations auprès de chênes

[2] Voire aussi au sujet du bois de chêne la note sur l’alchimie : "toujours l’alchimie"

[3] On désigne parfois ces deux pouvoirs comme le bouclier et l’épée du Graal (ce n’est pas pour rien que l’épée de Gauvain est Excalibor) mais nous en reparlerons dans un autre article...

[4] Perceval v4915-4919

[5] Perceval v6523- 6527

[6] Cette image se retrouve à chaque fois que l’ancienne personnalité meurt au profit de la nouvelle âme. Ainsi, une figure identique est rencontrée par Perceval lorsqu’il quitte le château du Graal, marquant ainsi le début du processus de mort du moi et la naissance de l’âme nouvelle. Gauvain mènera ce processus un cran plus loin en purifiant la sphère aurale des influences du passé.


contactez-moi | Plan du site | ©2006-2007 Yoann LAMY