Nous continuons notre série des arbres symboliques dans les aventures de Gauvain avec l’olivier, qui marque le moment où Gauvain ramène le cheval à la tête mi-partie blanche mi-partie noire à l’orgueilleuse.
"C’est ainsi que tous et toutes parlaient, dans l’espoir que monseigneur Gauvain renoncerait à aller jusqu’au palefroi. Il les entend bien, mais ne se laisse pas effrayer.
Il arrive enfin au palefroi et s’apprête à le saisir au frein, car il était bridé et scellé, quand un grand chevalier, assis sous un olivier verdoyant lui crie :
- Chevalier ! C’est en vain que tu es venu chercher ce cheval. Il serait inconsidéré ne serait-ce que d’y porter les doigts. Je ne t’empêcherai pas de le prendre si tu y tiens vraiment, mais je te conseille plutôt de t’en aller, car si le prends, tu trouveras sur ta route des obstacles redoutables"
L’olivier est le symbole de l’immortalité, de la paix, de la force et de la victoire. Chez les Grecs, il était consacré à Athéna. On trouvait également des oliviers en abondance dans la plaine d’Eleusis. Dans le Coran, la sourate de la lumière confère à cet arbre un statut particulier : celui de n’être ni d’orient, ni d’occident [1] :
Dieu est la lumière des cieux et de la Terre
Cette lumière ressemble à un flambeau,
à un flambeau placé dans un cristal,
cristal semblable à une étoile brillante ;
Ce flambeau s’allume de l’huile de l’arbre béni,
de cet olivier qui n’est ni de l’Orient ni de l’Occident
et dont l’huile semble s’allumer sans que le feu y touche.
C’est une lumière sur une lumière.
Dieu conduit vers sa lumière celui qu’il veut,
Et propose aux hommes des paraboles ;
car il connaît tout.
[1] voir à ce sujet le passage sur la fenêtre d’orient et la fenêtre d’occident dans l’article sur les premières aventures de Gauvain