A la suite de la grande guerre de 1914-1918, de nombreux romanciers traumatisés par leur séjour dans les tranchées remirent au goût du jour la littérature médiévale et notamment le cycle Arthurien et la vulgate Lancelot-Graal [1]
A travers les récits fantastiques et les batailles épiques, ils cherchaient une réponse à ce qu’ils venaient de vivre : comment justifier la guerre, Dieu existe t’il, comment permet-il l’existence du mal.
Pour ces romanciers du début du XXème siècle, il était impossible d’exprimer une réponse dans un roman réaliste. Inspirés par les récits médiévaux, ils créèrent le genre que nous appelons maintenant médiéval-fantastique.
Le plus connu de ces romanciers sera bien sûr Tolkien qui, puisant dans le folklore viking et dans l’histoire des wisigoths au sud de l’Europe va décrire l’enchaînement des causes et des effets des guerres, depuis la chute de Lucifer - qu’il appelle Morgoth - jusqu’au retour à la patrie perdue.
Mais on peut citer également Lewis (le monde de narnia) qui jalonne son roman pour enfant de questions sur l’avenir de l’humanité et la dégradation des consciences qu’il percevait déjà à son époque.
Note annexe :
Un des biographes de Tolkien faisait la remarque suivante : "Sauron est représenté par un oeil unique, il représente une sorte de Monisme. Pour Sauron, toute différence doit être éliminée"
Question : pourquoi le monisme (non dualité) veut-il toujours éliminer la différence (les nazis par exemple se revendiquaient d’une idéologie Celte - les Celtes étaient absolument monistes ) alors que le dualisme le plus marqué (comme celui des manichéens par exemple) aboutit à la tolérance ?
On remarquera au passage que le Roman de Chrétien de Troyes à parfois été critiqué come étant trop dualiste et que le roman de Wolfram von Eschenbach, qui ne fait que reprendre Chrétien en accentuant les faits initiatiques est lui décrit comme étant emprunt de Manichéisme. On peut trouver encore 2 continuations qui sont cataloguées commes étant d’inspiration manichéennes (Wauchier et Mannessier).
[1] La vulgate arthurienne comprenant l’Estoire del saint Graal (robert de Boron), l’Estoire de Merlin, le livre de Lancelot del lac, la Queste del saint Graal, la mort Artu et le livre d’Arthus, est publié entre 1909 et 1913 en 7 volumes par Oskar Sommer.